Les secrets d'un mécanicien : 8 astuces pour un entretien auto parfait




Ah, l'entretien automobile ! Ce rituel à la fois mystérieux et déroutant qui fait trembler tant d'automobilistes et gémir leurs portefeuilles ! Ne vous inquiétez pas, chers amis mécaniciens en herbe (ou confirmés), car aujourd'hui, je vais vous dévoiler les petits secrets bien gardés des mécaniciens pour maintenir votre fidèle destrier mécanique en parfait état. Attachez vos ceintures, on démarre !



1. La sainte trinité des niveaux : huile, liquide de refroidissement et liquide de frein


Commençons par le B.A.-BA de l'entretien auto : la vérification des niveaux. C'est un peu comme prendre la température de votre voiture, sauf qu'ici, pas besoin de thermomètre buccal (et je vous déconseille fortement d'essayer, même dans le pot d’échappement, ça vous ne servira à rien !).


1.1 L'huile moteur : le sang de votre voiture


Vérifiez le niveau d'huile moteur au moins une fois par mois. C'est simple : moteur froid, voiture sur un terrain plat, sortez la jauge, essuyez-la, replongez-la, ressortez-la et observez. Le niveau doit se situer entre les deux repères. Si ce n'est pas le cas, il va falloir agir.


Soyez méticuleux, ce n’est pas parce que le niveau est excessivement bas qu’il faut mettre 5 litres d’huile ! Les moteurs modernes, notamment les diesels à injection directe supportent très mal les dépassements d’huile, et risquent de s’emballer : la casse moteur n’est pas loin ! Introduisez l’huile petit à petit, attendez au moins 1 minute entre 2 réassorts, nettoyez la jauge et contrôlez le niveau au fur et à mesure.


Les jauges modernes en plastique ont l’inconvénient d’être imprécises, il faut impérativement bien les essuyer avant de les plonger dans le puits de jauge.

Ne dépassez jamais le niveau maxi, quitte à laisser le niveau un peu en dessous de celui-ci.


Dans le cas contraire, vous êtes bon pour vidanger l’excédent !


Conseil de pro : n'hésitez pas à devancer les préconisations constructeurs sur les intervalles de vidange. Même s' ils sont de meilleure qualité qu'autrefois, les lubrifiants subissent de très grosses contraintes dans les blocs moteurs modernes. Les intervalles de vidange actuels sont devenus complètement délirants (il n’est pas rare de voir des préconisations à 30000 kms, notamment chez Volkswagen).


D’ailleurs, nombre de constructeurs sont revenus à des kilométrages plus raisonnables (cela permet de voir le client plus souvent également !), et cela soulage d’autant plus les mécaniques, déjà très sollicitées. Et puis, avec de si grands kilométrages sans tirer la jauge, le risque est grand pour la mécanique de manquer d'huile, surtout si son propriétaire n'est pas très attentif et ne vérifie pas le niveau très souvent.


1.2 Le liquide de refroidissement : la climatisation interne de votre moteur


Vérifiez le niveau du liquide de refroidissement lorsque le moteur est froid. Le niveau doit se situer entre les repères "min" et "max" du vase d'expansion, et ne doit pas excessivement évoluer. Il est rare d'avoir des fuites, mais si vous constatez une baisse importante, focalisez-vous sur le boîtier d’eau, qui est en plastique.


Suivant son emplacement, vous aurez des traces sur le carter de protection moteur, et sur la cloche de boîte de vitesses. Il est d’autant plus impératif de vérifier ce niveau régulièrement que les constructeurs, certainement dans un souci d’économie, ont souvent supprimé la sonde de niveau ces dernières années.


Ne reste que l'indicateur de température au tableau de bord et le voyant d'alerte pour vous prévenir, mais inutile de vous dire que quand c’est le cas, il ne faut pas trainer !


N'oubliez pas : un moteur qui surchauffe, c'est comme une famille dans un monospace en pleine canicule sans climatisation - ça peut vite tourner au drame !


1.3 Le liquide de frein : pour que l'arrêt ne soit pas une option


Jetez un œil au niveau du liquide de frein dans le réservoir transparent. S'il est bas, c'est peut-être le signe que vos plaquettes de frein sont usées. Commencez par examiner l’état de celle-ci, c’est peut-être qu’elles sont à changer.


Conseil de pro : surveillez la couleur du liquide de frein, celui-ci à tendance à devenir couleur caramel avec le temps. Malgré les préconisations constructeurs, il n’est que rarement changé, hors remplacement des flexibles ou du kit de freins arrière si votre véhicule est équipé de freins à tambours.



2. Les pneus : les chaussettes de votre voiture


Il n’est pas toujours évident de savoir quand les changer. Si la limite d’usure légale est de 1,6 mm (pour les plus âgés, vous vous souvenez du test de la semeuse ?), plusieurs facteurs interviennent pour déterminer ce moment, notamment la saisonnalité (la loi Montagne est passée par là), les recommandations du manufacturier, mais aussi l’apparition d’hernies ou de craquelures.

Pensez à vérifier l’indice de charge et l’indice de vitesse avant de les acheter.


Conseil de pro : n’hésitez pas à investir dans des pneus de qualité. Si vous n’avez pas les moyens d’acheter des pneus de marque premium, il existe de très bons manufacturiers en milieu de gamme. Ce que vous investissez d’un côté, vous le récupérerez en tenue de route, en distance de freinage et en longévité.


2.1 La pression : ni trop, ni trop peu


Vérifiez la pression de vos pneus une fois par mois et avant chaque long trajet. Une pression correcte, c'est l'assurance d'une meilleure tenue de route, d'une usure uniforme et d'une consommation de carburant optimisée. N’attendez pas le contrôle technique, qui a pour obligation de contrôler la pression désormais, pour le faire.


Conseil de pro : investissez dans un petit gonfleur portatif qui se branche sur l’allume-cigare, pour vous permettre de vérifier et éventuellement ajuster la pression sans passer par la case garage ou station-service. Et également dans une bombe anti-crevaison, qui vous sauvera la mise (croyez-moi, surtout de nuit sous la pluie, avec le coffre rempli de bagages), tant les kits anti-crevaison qui se sont substitués aux roues de secours (un autre scandale que de proposer une roue galette ou même une roue de secours quand elles existent…en option !), sont peu pratiques.



3. Les freins : parce que s'arrêter, c'est important !


Un système de freinage en bon état, c'est la garantie de pouvoir s'arrêter à temps quand le petit vieux traverse sans prévenir ou quand le feu passe au rouge plus vite que votre ombre.


3.1 Les plaquettes : l'art de l'arrêt en douceur


Faites vérifier ou vérifiez vos plaquettes de frein tous les 20 000 km environ.

Là aussi, ultime mesquinerie, les constructeurs ont délibérément choisi de supprimer les témoins d’usures de plaquettes de freins sur bon nombres de leurs modèles, arguant du fait que si l’entretien du véhicule est fait régulièrement, cela ne devrait pas poser problème.


Ceci est pertinent pour un véhicule récent, mais on sait très bien que plus un véhicule vieillit, plus il est susceptible de se retrouver dans les mains de propriétaires désargentés qui n’auront pas forcément les moyens de les emmener au garage régulièrement.


Si vous entendez un bruit de ferraille quand vous freinez, c'est que vos plaquettes vous supplient de les changer et qu’il est vraiment très (trop) tard. Ne les faites pas attendre, ou bien vous serez obligé de faire changer les disques en même temps.


3.2 Les disques : les meilleurs amis des plaquettes


Inspectez visuellement vos disques de frein et si vous en avez la possibilité. Muni des cotes constructeurs, vous pouvez mesurer leur usure avec un pied à coulisse. Des distances d’arrêt plus longues, des vibrations, une pédale qui devient plus molle, des bruits suspects (comme celui de ferraille) doivent vous alerter.


Dans le cas de disques fortement usés ou même fissurés, votre véhicule sera recalé au contrôle technique pour défaillance majeure. Des disques en bon état, c'est l'assurance d'un freinage efficace et d'une voiture qui s'arrête droit, pas comme après une soirée trop arrosée !


Conseil de pro : si l’on vous dit, notamment dans le cadre de changement de pneus, que les freins sont “bons à faire”, faites les éventuellement contrôler par quelqu’un d’extérieur. j’ai remarqué avec le temps que certains garages “poussaient à la consommation”, et proposaient un remplacement des plaquettes alors qu’il restait 7 à 8 mm de garnitures !



4. La batterie : le cœur électrique de votre voiture


Sans une batterie en forme, votre voiture a autant de chances de démarrer qu'un paresseux de gagner un 100 mètres. Si vous avez un multimètre, contrôlez sa tension, notamment lors des premiers froids et des premières chaleurs (et oui, les batteries supportent mal la chaleur, et pas seulement le froid). Vous devez avoir une tension aux environs de 12,5 volts à l’arrêt, et la tension ne doit pas descendre en dessous de 10 volts en phase de démarrage.


4.1 Inspection visuelle : à la recherche des signes de fatigue


Vérifiez régulièrement l'état de votre batterie. Si vous voyez des traces de corrosion sur les bornes (ça ressemble à de la neige bleue ou blanche), nettoyez-les avec une brosse métallique et un peu de bicarbonate de soude dilué dans de l'eau,ou même du dégrippant.

Si la batterie à des bouchons amovibles qui permettent l’accès et le contrôle du niveau d’électrolyte, vous pouvez ajuster le niveau avec de l’eau déminéralisée.


4.2 Test de charge : pour éviter les mauvaises surprises


Faites tester la charge de votre batterie une fois par an, surtout avant l'hiver. Une batterie faible, c'est la garantie de se retrouver un matin avec une voiture aussi motivée à démarrer que vous un lundi matin ! La tension doit être comprise entre 13 et 14 volts environ.


Conseil de pro : en contrôle complémentaire, si vous vous sentez l’âme d’un mécanicien expert, voici ce que vous pouvez faire pour pousser plus loin le contrôle :


moteur à l'arrêt :
- allumez les phares pendant 4 minutes.
- coupez les phares et attendez 10 minutes.
- Branchez un voltmètre digital aux bornes de la batterie et mesurer la tension en circuit ouvert (batterie débranchée).

Si la tension est :
- supérieure à 12,3 Volts : la batterie est bonne
- inférieure à 12,3 Volts : faites une recharge de la batterie.

Après avoir effectué la recharge :
moteur à l'arrêt :
- allumez les phares pendant 4 minutes.
- éteignez les phares et attendez 10 minutes.
- branchez un voltmètre aux bornes de la batterie et mesurer la tension en circuit ouvert (batterie débranchée).

Si la tension est :
- supérieure à 12,5 volts : la batterie est bonne
- inférieure à 12,5 volts : vous pouvez la remplacer !



5. Les filtres : les gardiens du temple mécanique


Votre voiture a besoin de respirer un air pur et de boire un carburant propre. C'est là qu'interviennent les filtres, les superhéros méconnus de votre moteur.


5.1 Le filtre à air : pour que votre moteur respire comme un athlète olympique


Celui-ci permet d’obtenir un dosage optimal du mélange air et carburant

Changez votre filtre à air tous les 40 à 60 000 km, ou plus tôt si vous habitez une région poussiéreuse. Un filtre à air propre, c'est l'assurance d'un moteur qui respire bien et qui consomme moins. De plus, c’est une opération relativement aisée à faire , même pour un néophyte.


5.2 Le filtre à carburant : le gardien du temple du moteur


Le filtre à carburant se remplace en moyenne tous les 40 à 60000 km s’il s’agit d’une motorisation essence, un peu moins en diesel (cette préconisation varie suivant les constructeurs).


Si vous décidez de le changer vous-même, surtout si c’est un filtre à gasoil, prenez bien garde à suivre les recommandations constructeur. Risque de désamorçage et autres témoins allumés à prévoir !

De plus, les corps des filtres sont en plastique, donc fragiles, et pas toujours simples d’accès, il faut être prudent lorsque vous reconnectez le capteur d’eau que vous aurez récupéré sur l’ancien filtre. A conseiller à ceux qui se sentent vraiment à l’aise avec l’opération.


A noter que sur certaines motorisations essence, le filtre est intégré à la pompe dans le réservoir, il n’y a donc pas de préconisation de remplacement.


5.3 Le filtre à huile : Halte aux impuretés !


Le filtre à huile se change à chaque vidange, il est le gardien de la propreté de l’huile moteur, autant dire que son rôle est primordial dans la protection contre la corrosion des pièces moteurs.

Il joue également un rôle important dans la régulation thermique de la température de fonctionnement du moteur, en évitant la surchauffe due aux frottements des pièces en mouvement.


Conseil de pro : appliquez un film d’huile sur le joint des filtre à huile "vissables", et sur le filetage et le joint des filtres “cartouches" avec cloche en plastique, sous peine de risquer la rupture du joint et de voir votre moteur faire une hémorragie au démarrage ! De même, contrôlez toujours l'étanchéité du filtre à la mise en route, après avoir effectué une vidange avec son remplacement.



6. La courroie de distribution : le chef d'orchestre du moteur !


Protégée par un carter plastique, elle est souvent invisible, au point que beaucoup la confonde avec la courroie d’accessoires !

Difficile, sans démontage, de juger de son état. En tout état de cause, si vous ne vous sentez pas l’âme d’un mécanicien, n’y touchez pas, les risques potentiels étant très élevés en cas de mauvais montage, allant purement et simplement jusqu’à la casse moteur !


Si vous n’avez pas de factures dans le cas d’un véhicule d’occasion, faites la contrôler, cela pourra vous éviter bien des déboires !


Conseil de pro : observez l’état de la courroie d’accessoires, elle est généralement changée en même temps que la courroie de distribution. Si elle est vraiment craquelée, il y a des chances que la distribution soit à faire.


La courroie de distribution se change selon les préconisations du constructeur, généralement entre 60 000 et 240 000 km. Vous avez compris, ne jouez pas à la roulette russe avec votre courroie, à moins que vous ne rêviez secrètement de transformer votre moteur en puzzle 3D !



7. L'éclairage : pour briller de mille feux (mais pas trop)


Un bon éclairage, c'est essentiel pour voir et être vu. C'est un peu comme avoir un bon maquillage pour votre voiture, sauf qu'ici, c'est une question de sécurité.


7.1 Vérification régulière : le check-up lumineux


Faites le tour de votre voiture régulièrement pour vérifier que tous vos feux fonctionnent. Si dans l’ensemble, les ampoules se changent bien, celles de codes et de phares demandent parfois des doigts de fée tant l’accessibilité est réduite.


A une époque, certains modèles de voitures, notamment chez Renault avec le Modus, exigeaient le démontage du pare-choc pour remplacer les ampoules. Inutile de vous dire qu’il a fallu des talents de persuasion aux réceptionnaires pour justifier la facturation d’une heure de main-d’œuvre aux clients !


Conseil de pro : même si le remplacement “au bord de la route” n’est plus obligatoire comme auparavant, ayez en permanence une boîte d’ampoules dans votre véhicule, ne serait-ce que par sécurité.


7.2 Nettoyage des optiques : pour un regard éclatant


Nettoyez vos phares régulièrement. Des phares sales, c'est comme conduire avec des lunettes de soleil la nuit : pas très malin. Si vos optiques jaunissent, comme c’est souvent le cas avec les phares modernes en polycarbonate, il existe des kits de rénovation qui, avec un peu d’huile de coude, leur redonneront leur éclat d'antan..


Conseil de pro : protégez les ailes et le pare-chocs autour des phares si vous voulez le faire vous-même, ces produits étant abrasifs risquent de provoquer des rayures.



8. Le lavage : plus qu'une question d'esthétique


Laver sa voiture, ce n'est pas que pour frimer devant les voisins (quoique...). C'est aussi une question d'entretien et de longévité.


8.1 Le lavage extérieur : plus qu'une question de beauté


Lavez régulièrement votre voiture, surtout en hiver quand le sel et la boue s'accumulent. Un bon lavage, c'est comme une séance de spa pour votre carrosserie : ça la protège de la corrosion et ça lui redonne de l'éclat.


Conseil de pro : utilisez deux seaux lors du lavage, un pour l'eau savonneuse et un pour rincer votre éponge. Vous éviterez ainsi de transformer votre voiture en toile de Picasso version rayures.

Si vous avez des jantes alu, pensez à les nettoyer régulièrement avec un produit adéquat, pour éviter à la poussière de freins de s’y fixer et de les rendre difficilement récupérables.


8.2 Le nettoyage intérieur : pour un habitacle qui sent bon (ou presque)


N'oubliez pas l'intérieur. Aspirez, dépoussiérez et nettoyez régulièrement l'habitacle. C'est l'occasion de retrouver ces pièces de monnaie perdues et peut-être même ce sandwich oublié depuis des mois ! Un intérieur propre, c'est aussi l'assurance de ne pas faire fuir vos passagers !


Conseil de pro : pour désodoriser naturellement votre voiture, placez un petit sachet de bicarbonate de soude sous un siège. C'est écologique, économique et bien plus efficace que ces arbres parfumés qui donnent l'impression de rouler dans une forêt artificielle.



Conclusion


Vous avez compris qu'entretenir votre voiture n'est pas forcément un casse-tête chinois ou une corvée insurmontable. Avec ces 8 astuces de pro, vous voilà armé pour maintenir votre bolide en parfait état, le tout étant d'être régulier dans les contrôles et de ne pas attendre "le dernier carat", c'est-à-dire la panne, pour agir !


Rappelez-vous qu'une voiture bien entretenue, c'est comme une relation amoureuse : ça demande de l'attention, de la régularité et que parfois, oui c'est vrai, il ne faut pas regarder à la dépense, mais ça vous le rend bien en fiabilité et en longévité ! Alors, prenez soin de votre compagnon à quatre roues, et il prendra soin de vous sur la route.


Et n'oubliez pas que si malgré tous vos efforts, votre voiture fait des siennes, il n'y a pas de honte à consulter un professionnel. Après tout, même les meilleurs mécaniciens amateurs ont parfois besoin du coup de main d’un expert.


Sur ce, bonne route et que la force de l'entretien soit avec vous !




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